Les personnes handicapées doivent désormais payer leur place de stationnement à Bruxelles

07/03/2015 18:01

À Ixelles, un petit sticker a fait son apparition sur les horodateurs : les personnes handicapées doivent désormais payer leur place de stationnement dans les zones rouges. Ce qui n'était pas le cas auparavant. 

Cette disposition va s'étendre à toutes les communes bruxelloises. Colère et débat...


Le sticker posé depuis peu sur les horodateurs de l'avenue de l'Université. Handicapés, il faudra payer
!

Le sticker posé depuis peu sur les horodateurs de l'avenue de l'Université. Handicapés, il faudra payer !

Un autocollant sur un horodateur : voilà le seul indice d'un changement dans les règles de stationnement pour les personnes à mobilité réduite à Ixelles. Depuis le 1er avril, la commune applique le nouveau Plan régional de stationnement de Bruxelles-Capitale. Ce plan, entré en vigueur le 1er janvier 2014 et appliqué au fur et à mesure par les 19 communes, doit permettre d'harmoniser les politiques locales de stationnement menées dans toute la capitale. Si la démarche peut paraître positive pour la plupart des usagers, tous ne se satisfont pas de ce nouveau dispositif. C'est le cas des personnes à mobilité réduite, grandes oubliées de ce plan.


En Belgique, la carte européenne de stationnement pour personnes handicapées, délivrée par le SPF Sécurité Sociale, offrait le stationnement gratuit là où la durée est limitée par un parcmètre et ce, dans les communes qui l'autorisaient, comme c'était le cas à Ixelles. 

«  Avant l'application du Plan régional de stationnement, les personnes handicapées ne payaient pas leur place de parking située en zone rouge  », comme les quartiers commerçants où la rotation du parking doit être maximale, rapporte Caroline Désir (PS), échevine de la Mobilité à Ixelles. « Et c'est logique, puisque souvent les personnes à mobilité réduite ont des difficultés à se déplacer jusqu'à l'horodateur  », poursuit-elle.


Mais la commune a dû revoir ses dispositions. Le Plan régional prévoit que dans les zones rouge et orange, tous les usagers, à l'exception des prestataires de soins médicaux urgents, doivent s'acquitter d'une redevance et ne pas dépasser les deux heures de stationnement. Ainsi, rue du Bailli ou avenue de l'Université à Ixelles, les personnes à mobilité réduite sont désormais tenues de payer leur place de parking, ce qui a le don d'agacer les associations qui les défendent. 

« Déjà que la ville est peu accessible en soi, si en plus on doit faire payer les personnes à mobilité réduite, ils ne sortiront plus de chez eux », s'exclame Cinzia Agoni, porte-parole du GAMP, une association qui dénonce le manque de places pour les personnes handicapées.


Pour palier cette situation délicate, la commune d'Ixelles a ajouté des places réservées aux handicapés, signalées par un marquage et un panneau spécifiques qui, elles, restent gratuites. 


« Beaucoup de gens nous ont interpellé sur ces problèmes et nous sommes en train de les faire remonter à la Région », admet Caroline Désir.


À l'heure actuelle, seules quelques communes appliquent déjà le Plan régional. Mais, à terme, toutes devront le mettre en œuvre. Le problème risque donc de s'étendre. « Ixelles est en train d'essuyer les plâtres. Harmoniser le stationnement, c'est bien mais il reste des problèmes à régler  », conclut l'échevine.


Source : La Capitale

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